Dans sa chronique hebdomadaire pour Libération, Jean-Louis Gassée disserte sur la fameuse « convergence » entre l’ordinateur et la télévision. Extraits : « La psychologie, la distance physique, le type d’usage et de posture sont trop différents d’un objet à l’autre pour les fondre en un seul. Au mieux, les affichages des téléviseurs à haute définition pourront à l’occasion se connecter à l’ordinateur pour regarder en famille les photos des vacances en Grèce. Nous voilà revenus aux diapositives postprandiales. En fait, ce sont les clients d’Apple qui regardent des films sur leur Powerbooks et non ceux de Philips qui font leur courrier électronique sur leur téléviseur. »
« Nous avons un exemple sous les yeux : un quotidien ne peut se contenter d’afficher sur le Web une série de fichiers .pdf reproduisant fidèlement chaque page du journal, ce serait du truelleware [le transfert de pelletées de contenus d’un support sur un autre] et ce ne serait pas lu. Il faut adapter le contenu du journal à ce médium qu’est la page Web sur écran de PC, structurer différemment, créer des liens, hiérarchiser, enluminer. Vous voyez l’idée (…). Penser qu’on passe en un clic de truelle du papier au site Web est un sérieux mécompte qui se reproduit dans la plupart des essais de transfert de contenu d’un média à un autre. »
« Est-ce dire que (…) le PC va continuer dans son rôle de centre des média numériques ? (…) Il me semble que la modularité et les prix du PC sont trop tentants dans l’immédiat, ce n’est que lorsque les réseaux domestiques multimédia seront répandus, connexions à l’électronique grand public comprises, que pourra apparaître un produit, une boîte noire distincte du PC. Pas de date, j’ai retenu la leçon. »
L’info : http://www.libe.fr/page.php?Article=94549